Les cancers de la peau ne disparaissent pas lors d’une pandémie. Au contraire, l’attention portée à la peau est moins grande lorsque les voyages au soleils sont diminués et que le virus accapare l’attention de nos compatriotes.

Dans ce contexte, il est d’autant plus important, et plus difficile, de parler et de faire parler des cancers de la peau. Nous devons tous, médecin de ville et médecin universitaire, retrousser nos manches et relancer ce mouvement important pour notre communauté.

La SSDV va s’engager dans ce sens, et nous tenons à présenter ici nos aspirations et notre plan pour y arriver.  Nous voulons tout d’abord rappeler que le cancer de la peau est extrêmement fréquent. Que pris à temps, il est très facile à soigner. Que les dermatologues sont les médecins de référence dans la détection précoce et le traitement de ces cancers. Nous travaillons main dans la main avec les médecins de premier recours, mais personne ne fait autant pour maintenir la population en bonne santé, dans le domaine du cancer, que les médecins de notre spécialité. En faisant passer ce message, nous maintenons un bon niveau de connaissance des cancers de la peau dans la population, favorisons une exposition solaire raisonnée, attirons les patients avant qu’ils n’aient des tumeurs dépassées, et améliorons notre image et notre visibilité.

Comment allons-nous arriver à faire passer ce message médiatique et politique. La réponse doit être, à mon avis, plurielle. Le public général lit les médias traditionnels et les réseaux sociaux, deux axes de communication différents, mais marchant tous les deux sur la nouveauté, et pour qui la campagne de dépistage gratuit n’est plus suffisamment sexy (been there, done that…). Il faut donc viser à apporter un vent de fraicheur sur cette campagne. Nous avons la chance de pouvoir profiter d’une agence de communication gratuite et pourtant excellente, celle de l’euromélanome. Nous allons profiter des visuels développés pour cette année, et les révéler aux médias classique et sociaux ce printemps. Nous allons aussi travailler avec les présidents des groupements de dermatologie pour explorer des nouveaux projets (approche bottom-up).

Vos idées, toutes vos idées, sont dès maintenant les bienvenues. Vous avez un projet, nous le soutiendrons. Vous avez des contacts à la radio, télévision ou d’une star des réseaux sociaux, ils peuvent nous aider. Mieux encore, vous connaissez des politiciens en vue, pourquoi ne pas les inviter à un contrôle cutané, en présence des médias. Mais attention, les dépistages gratuits restent populaires et nous devons faire attention à occuper le terrain, tout en montrant que nous sommes prêts à donner du temps pour cette activité. Notre image en est toujours ressortie grandie. C’est pourquoi nous allons continuer à demander aux cliniques universitaires, de participer à la campagne européenne de dépistage. Elle donne une dimension internationale à notre campagne nationale, elle nous garantit l’accès la plus grande base de donnée du monde concernant les cancers de la peau et l’exposition solaire, ce qui reste un domaine très intéressant pour nos chercheurs. La SSDV et moi-même comptons sur vous pour que cette campagne 2022 ait le poids nécessaire pour balancer les tristes années que la pandémie nous a imposé!

Olivier Gaide

Unité d’onco-dermatologie et de Dermatologie interventionnelle

Service de Dermatologie et Vénérologie

CHUV, Lausanne